Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 17.djvu/24

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CHAPITRE II.


Conduite des bâtards. — O et Hautefort détournent le comte de Toulouse de suivre la fortune de son frère. — Caractère et propos d’Hautefort à son maître. — Conversation entre Valincourt et moi sur le comte de Toulouse et les bâtards. — Il revient aussi me faire les remercîments du comte de Toulouse et m’assurer qu’il s’en tiendra à sa conservation. — Le comte de Toulouse voit le régent, vient au conseil. — Le duc et la duchesse du Maine se retirent à Sceaux. — Le comte de Toulouse et Mme Sforze blâment fortement et souvent Mme la duchesse d’Orléans de ne me point voir. — Elle est outrée qu’il n’ait pas suivi le duc du Maine, qui est fort mal traité par sa femme. — Séditieux et clandestin usage de feuilles volantes en registres secrets du parlement. — Le premier président mandé et cruellement traité par la duchesse du Maine. — Blamont, président aux enquêtes, et deux conseillers enlevés et conduits en diverses îles du royaume. — Mouvements inutiles du parlement. — Effet de ce lit de justice au dehors et au dedans du royaume Raisons qui me détournèrent de penser alors à l’affaire du bonnet. — M. le Duc en possession de la surintendance de l’éducation du roi. — Sage avis de Mme d’Aligre. — Mauvaise sécurité du régent. — Création personnelle d’un second lieutenant général des galères en faveur du chevalier de Rancé. — Folie du duc de Mortemart, qui envoie au régent la démission de sa charge pour la seconde fois. — Je la fais déchirer avec peine, et j’obtiens après la survivance de sa charge pour son fils. — Ma dédaigneuse franchise avec le duc de Mortemart. — Survivances des gouvernements du duc de Charost à son fils ; de grand maître de la garde-robe ; des gouvernements de Normandie et de Limousin, aux fils des ducs de La Rochefoucauld, de Luxembourg et de Berwick, et du pays de Foix au fils de Ségur, qui épouse une bâtarde, non reconnue, de M. le duc d’Orléans. — La Fare, lieutenant général de Languedoc, et l’abbé de Vauréal maître de l’oratoire. — Gouvernement de Douai à d’Estaing. — Mme la duchesse d’Orléans, qui s’étoit tenue enfermée depuis le lit de justice, revoit le monde et joue.


Le duc du Maine et le comte de Toulouse, au sortir du cabinet du conseil, descendirent dans l’appartement du duc