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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/141

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Royale ; l’ambassadeur fut conduit par de longs détours à la rue Saint-Denis, Saint-Honoré, etc., et partout des pelotons, des escouades du guet. Il trouva la compagnie du prévôt de la monnaie en haie dans cette rue, le guet à cheval sur le pont Neuf bordé du régiment des gardes, et force trompettes et timbales autour de la statue d’Henri IV. La compagnie du lieutenant de robe courte [1], et celle du prévôt de l’île [2], se trouvèrent dans les rues Dauphine et de Vaugirard. Arrivés à l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires, rue Tournon, ils mirent pied à terre dans la cour. Le maréchal accompagna l’ambassadeur jusque dans sa chambre, qui aussitôt après, lui donnant la main, le conduisit à son carrosse, et le vit sortir de sa cour. Tous les chevaux que montèrent l’ambassadeur et sa suite étoient des écuries du roi, et les chevaux de main de l’ambassadeur aussi, menés par des Turcs à cheval.

Le vendredi 21 du même mois, le prince de Lambesc et Rémond, introducteur des ambassadeurs, allèrent dans le carrosse du roi prendre l’ambassadeur à l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires, où il fut toujours logé et défrayé avec toute sa nombreuse suite, tant qu’il fut à Paris, et aussitôt ils se mirent en marche pour aller à l’audience du roi la compagnie de la police avec ses timbales et ses trompettes à cheval, le carrosse de l’introducteur, celui du prince de Lambesc, entourés de leur livrée, précédés de six chevaux de main, et de huit gentilshommes à cheval, trois escadrons d’Orléans, douze chevaux de main, menés par des palefreniers du roi à cheval, trente-quatre Turcs à cheval, deux à deux, sans armes, puis Merlin, aide introducteur, et huit

  1. Lieutenant du prévôt de Paris qui poursuivait les vagabonds et meurtriers. Il commandait une compagnie d’archers. On l’appelait lieutenant de robe courte pour le distinguer des lieutenants de robe longue, dont la fonction se bornait à juger les procès.
  2. Prévôt des maréchaux chargé de maintenir l’ordre dans toute l’étendue de l’Ile-de-France.