Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point, et le sentoit fort loin, et d’une avarice extrême.

Il avoit un frère aîné sans fortune dont il prit le fils auprès de lui. Il n’étoit point marié, et son dessein étoit de lui faire tomber sa grandesse et sa charge. Il étoit fort parmi le monde pendant que j’étois à Madrid, et en même temps peu désiré, peu estimé et peu compté.

Doria, idem, à Gênes, dont il est d’une des quatre premières maisons.

Estrées, idem, François, à Paris. On a vu en son lieu comment il fut fait grand [1].

Frias, Velasco, en Castille, près de Burgos. Les rois catholiques l’érigèrent en duché pour Bernardin Fernandez de Velasco, troisième comte de Haro, et connétable de Castille, après son père, office personnel jusqu’à ce second connétable, qui le rendit héréditaire, tellement qu’ils ont été bien plus connus sous le seul nom de connétables de Castille, que sous celui de ducs de Frias, grandesse qui, pour être toute masculine, n’est jamais sortie de la maison de Velasco. Cette illustre maison, qui a fait plusieurs branches, vient toute de J. de Velasco, rico-hombre et seigneur de Bibriesca et de Pomar avant 1400. Les offices de connétable et d’amirante avoient anciennement des rangs, des droits et des fonctions dans les divers royaumes dont ils l’étoient, qui composent celui d’Espagne ; mais devenus depuis longtemps héréditaires, par conséquent abusifs, tout ce qui y étoit attaché s’étoit tellement perdu qu’il n’en Restoit plus que le titre, qui n’étoit que pour les oreilles, et ne donnoit plus quoi que ce soit. Cette inutilité, l’insolence et la perfidie de l’amirauté, et l’enfance du connétable engagèrent Philippe V, il y a quelques années, à en supprimer même les titres pour toujours par un diplôme exprès et sans dédommagement, parce que ce n’étoit qu’un titre vain et vide de tout. Je n’ai point vu le

  1. Éteint. (Note de Saint-Simon.)