Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/482

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Egmontest sûrement de ce prince : je n’ai pu en découvrir la date. Il y a tout lieu de croire que ce roi des Espagnes n’oublia pas un aussi grand seigneur de ses sujets des Pays-Bas, lorsque, à l’occasion de son voyage d’Espagne en Allemagne pour y recevoir la couronne impériale, il prit son temps d’abolir l’ancienne dignité des ricos-hombres, d’imaginer et d’établir celles des grands d’Espagne qu’il y substitua, d’en faire en même temps des anciens ricos-hombres par une simple conservation et transmission d’une dignité à l’autre, en dégradant tacitement ceux d’entre eux qu’il ne conservoit pas par cette transition, et de leur associer en même temps des plus grands seigneurs à la nouvelle dignité de grands d’Espagne, qui n’avoient point été ricos-hombres, des uns et des autres, desquels, devenus grands d’Espagne, il se fit accompagner à son couronnement impérial, où il leur procura des distinctions-, des rangs, et l’honneur de se couvrir en sa présence et au couronnement.

Cette grandesse est demeurée jusqu’à nos jours dans la maison d’Egmont qui s’est entièrement éteinte. La sœur du dernier comte d’Egmont, et dernier mole, mort sans enfants, hérita de ses biens et de sa grandesse. Elle avoit épousé le duc de Bisaccia de la maison Pignatelli, dont il a été parlé plus d’une fois ici, et dont le fils prit le nom et les armes d’Egmont, et s’est établi en France par son mariage avec la seconde fille du duc de Duras, fils aîné et frère des maréchaux ducs de Duras.

Veragua, duché 1557, pour Diegue Colomb, fils du fameux Christophe. Ce duché passa par Isabelle Colomb, héritière, à son petit-fils Nuisez de Portugal, dans les descendants masculins duquel il est demeuré.

Pescaire, marquisat 1537, pour Alphonse d’Avalos, dans la postérité duquel cette grandesse est demeurée.