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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/5

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après un refus simulé ; travaille avec lui et en est traité avec la bonté ordinaire. — La garde se retire de chez lui. — L’agio est transféré de la rue Quincampoix en la place de Vendôme. — M. le duc d’Orléans me veut donner les sceaux, et m’en presse deux jours durant. — Je tiens ferme à les refuser. — Law et le chevalier de Conflans envoyés sonder et persuader le chancelier. — Ils réussissent et le ramènent de Fresnes. — Les sceaux redemandés à Argenson et rendus au chancelier. — Retraite d’Argenson en très bon ordre et fort singulière.


Le roi commença a monter a cheval au pas, et galopa un peu quelque temps après, puis commença à tirer.

Les Espagnols évacuèrent la Sicile, dont l’empereur prit possession, et de tous les droits du tribunal fameux, dit de la monarchie, dont Rome n’osa lui disputer la moindre partie, après tout ce qui en étoit arrivé entre cette cour et le duc de Savoie, qu’on a vu ici en son temps. Ce prince, qui avec toute son adresse n’avoit pu parer ce fâcheux coup, renonça malgré lui à la Sicile, en eut la foible compensation de la Sardaigne, dont [il] prit le titre de roi, au lieu de celui de roi de Sicile.

Le duc d’Albret épousa Mlle de Gordes, de la maison de Simiane, fille unique du premier mariage de Mme de Rhodes, qui étoit Simiane aussi, et veuve en secondes noces de M. de Rhodes, dernier de la maison de Pot, qui avoit été autrefois grand maître des cérémonies, et fort de la cour et du grand monde, avec beaucoup d’esprit et de galanterie, depuis perdu de goutte et fort retiré, mort depuis longtemps. M. d’Albret perdit cette troisième femme au bout de deux ans. Il avoit deux fils de sa première femme, et un de la seconde, mais il étoit infatigable en mariages. Il épousa en quatrièmes noces, en 1725, une fille du comte d’Harcourt-Lorraine, qui prit le nom postiche de Guise, si odieux aux vrais François, mais si cher à cette maison. Il avoit obtenu en don une terre en Lorraine du duc de Lorraine, à laquelle il fit donner le nom de Guise, d’où il prit le nom de comte, puis de prince de Guise. Il n’y eut point d’enfants de ces