Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 19.djvu/226

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CHAPITRE IX.


Réception de mon fils aîné dans l’ordre de la Toison d’or. — Indécence du défaut des habits de la Toison, et de la manière confuse des chevaliers d’accompagner le roi les jours de collier, qui sont fréquents. — Manière dont le roi prend toujours son collier. — Sa Majesté et tous ceux qui ont la Toison et le Saint-Esprit ne portent jamais un collier sans l’autre. — Nulle marque de l’ordre dans ses grands officiers, quoique d’ailleurs pareils en tout à ceux du Saint-Esprit. — Rang dans l’ordre ; d’où se prend. — Le prince des Asturies est le premier infant qui ait obtenu la préséance. — Les chevaliers, grands ou non, couverts au chapitre. — Les grands officiers découverts. — Différence très marquée de leur séance d’avec celle des chevaliers. — Préliminaires immédiats à la réception. — Réception. — Épée du grand capitaine devenue celle de l’État. — Son usage aux réceptions des chevaliers de la Toison. — Singuliers respects rendus à cette épée. — Courte digression sur le grand capitaine. — Accolade. — Imposition du collier. — Révérences et embrassades. — Visites et repas. — Cause du si petit nombre de chevaliers espagnols. — Expédient qui rend enfin les ordres anciens et lucratifs d’Espagne compatibles avec ceux de la Toison, du Saint-Esprit, etc. — Fâcheux dégoût donné sur la Toison à Maulevrier, qui rejaillit sans dessein sur La Fare. — Mon fils aîné s’en retourne à Paris ; voit l’Escurial. — Sottise des moines.


La santé de mon fils aîné qui ne se rétablissoit point, et son impatience de quitter un pays où il avoit toujours été malade, me pressoit de le renvoyer. Sa santé et celle de la princesse des Asturies, qui voulut voir la cérémonie de la réception d’un chevalier de l’ordre de la Toison d’or, avoit retardé la sienne. Rien ne s’y opposant plus, je pris ce temps de la faire faire, et voici quelle elle fut.