Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 19.djvu/29

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Assafeta.

Dona Laura Piscatori, nourrice de la reine.

Confesseur.

Don Domingo Guerra.

Grand écuyer.

Le duc de Giovenazzo, c’est-à-dire notre prince de Cellamare.

Premier écuyer.

Le marquis de Saint-Jean, et son fils en survivance.

La comtesse d’Altamire étoit fille du sixième duc de Ségorbe et de Cardonne. Son mari mourut en 1698, étant ambassadeur d’Espagne à Rome. Elle étoit mère du comte d’Altamire et du duc de Najara, et belle-mère du comte de San-Estevan de Gormaz. On a vu ailleurs dans quelle union elle, le marquis de Villena et le marquis de Bedmar et leurs enfants vivoient ensemble, ce qui redoubloit leur considération. Cette comtesse d’Altamire étoit une des plus grandes dames d’Espagne, en tout genre, d’une grande vertu et de beaucoup de piété. Avec un esprit qui n’étoit pas supérieur, elle avoit toujours su se faire respecter par sa conduite et son maintien, et personne n’étoit plus compté qu’elle par la cour, par les ministres successifs, par le roi et la reine mêmes. Elle fut d’abord camarera-mayor, après l’expulsion de la princesse des Ursins, et toujours également bien avec la reine, et sur un grand pied de considération. Elle faisoit fort assidûment sa charge et fort absolument, toutefois poliment avec les dames, mais dont pas une n’eût osé lui manquer, ni branler seulement devant elle. Elle étoit petite, laide, malfaite, avoit environ soixante ans et en paraissoit bien soixante et quinze. Avec cela, un air de grandeur et une gravité qui imposoit. J’allois quelquefois la voir. Elle étoit toujours sur un carreau, au fond de sa chambre ; des dames sur des carreaux ou des sièges, comme elles vouloient ; on me donnoit un fauteuil vis-à-vis d’elle. Je la