Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 19.djvu/484

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emploie le cardinal de Bissy. — Le cardinal de Bissy persuade le maréchal de Villeroy, qui veut prévenir le cardinal Dubois, et va chez lui avec le cardinal de Bissy, où, passant des compliments aux injures, il fait la plus terrible scène qui se puisse imaginer au cardinal Dubois. — Le cardinal Dubois, hors de lui, arrive tout de suite dans le cabinet de M. le duc d’Orléans, m’y trouve seul, lui conte devant moi la scène qu’il venoit d’essuyer du maréchal de Villeroy, et déclare qu’il faut opter entre l’un ou l’autre. — M. le duc d’Orléans me presse de dire mon avis. — J’opine à l’exil du maréchal de Villeroy. — Conférence entre M. le duc d’Orléans, M. le Duc et moi, où il est convenu d’arrêter et d’exiler le maréchal de Villeroy. — M. le duc d’Orléans m’envoie chez le cardinal Dubois, au sortir de notre conférence, examiner et convenir de la mécanique pour arrêter le maréchal de Villeroy. — Compagnie que je trouve chez le cardinal Dubois. — Le duc de Charost, en mue, pour être déclaré gouverneur du roi.326
Chapitre xv. — Piège tendu au maréchal de Villeroy, qui y donne en plein. — Le maréchal de Villeroy arrêté et conduit tout de suite à Villeroy. — Le roi fort affligé. — Fuite inconnue de l’évêque de Fréjus, découvert à Bâville, mandé et de retour aussitôt. — Fureurs du maréchal de Villeroy. — Le roi un peu apaisé par le retour si prochain de l’évêque de Fréjus. — Mesures à prendre avec cet évêque, et prises en effet. — Le duc de Charost déclaré gouverneur. — Désespoir du maréchal de Villeroy. — Il dévoile la cause de la fuite de Fréjus, dont cet évêque se tire fort mal. — Sa joie et ses espérances fondées sur l’éloignement du maréchal. — Maréchal de Villeroy exilé à Lyon, mais avec ses fonctions de gouverneur de la ville et de la province. — Crayon léger de ce maréchal. — Le roi tout consolé du maréchal de Villeroy. — Art et ambition de la conduite de Fréjus. — Confirmation et première communion du roi. — Cardinal Dubois, sans plus d’obstacle, tout occupé de se faire brusquement déclarer premier ministre, emploie Belle-Ile pour m’en parler. — Conversation singulière entre M. le duc d’Orléans et moi sur faire un premier ministre, dont je ne suis point d’avis. — Ennui du régent le porte à faire un premier ministre ; à quoi je m’oppose. — Comparaison du feu prince de Conti, gendre du dernier M. le Prince. — Aveu sincère de M. le duc d’Orléans. — Considérations futures. — Cardinal Dubois bien connu de son maître. — Faiblesse incroyable du régent. — Belle-Ile resté en embuscade. — Réponse que je lui fais.343
Chapitre xvi. — Autre conversation singulière et curieuse entre M. le duc d’Orléans et moi sur faire un premier ministre, dont je persiste à n’être pas d’avis. — Malheur des princes indiscrets et peu fidèles au secret. — Exemples des premiers ministres en tous pays depuis Louis XI. — Quel est nécessairement un premier ministre. — Quel est le prince qui fait un premier ministre. — Embuscade de Belle-Ile. — Le cardinal Dubois déclaré premier ministre. — Il me le mande et veut me faire accroire qu’il m’en a l’obligation, et n’oublie rien pour en persuader le public. — Conches ; quel. — Je vais le lendemain à Versailles, où je vois le cardinal Dubois chez M. le duc d’Orléans. — Indignité des Rohan. — Épisode nécessaire. — Plénoeuf, sa femme et sa fille, depuis marquise de Prie, et maîtresse déclarée de M. le Duc. — Infamie du marquis de Prie. — Liaison intime de Belle-Ile et de Le Blanc entre eux et avec Mme de Plénoeuf. —