Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 20.djvu/100

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TESTAMENT OLOGRAPHE
DU DUC
DE SAINT-SIMON[1].


Au nom du Pere, du Fils et du S. Esprit, un seul Dieu en trois Personnes.

Estant presentement dans la ville de Paris, dans la maison que je loüe rüe Grenelle, faubourg S. Germain, Paroisse de S. Sulpice, le vingt sixieme juin mil sept cent cinquante quatre, moy Loüis duc de S. Simon, par la grace de Dieu sain de corps et d’esprit, après avoir serieusement réfléchi sur l’instabilité de la vie humaine, mon age si avancé, la servitude de la mort, l’incertitude de son heure : de peur d’estre prévenu par elle, j’ay écrit de ma main et signé aussy de ma main le présent testament olographe et la disposition de ma derniere volonté.

Premierement, comme Enfant de Dieu quoyque tres indigne, et de sa sainte Église Catholique, Apostolique et Romaine dans laquelle je suis né, et dans laquelle je veux vivre et mourir, moyennant la grace de Dieu qui m’y a fait naistre et vivre, je me recommande en toute humilité, Foy et Espérance mon ame a Dieu le Pere, le Fils et le S. Esprit qui est la tres sainte et adorable Trinité, pour en obtenir tout indigne que j’en suis, misericorde et le salut éternel, par le prix infini de l’Incarnation, des souffrance

  1. L’orthographe de ce testament est scrupuleusement reproduite avec toutes ses irrégularités et ses fautes.