Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 20.djvu/109

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Torcy obtient cette charge pour son fils. — Secondes charges de la cour, proie des enfants des ministres. — Mort de Livry. — Mort du grand-duc de Toscane ; sa famille, son caractère. — Mort de l’électeur de Cologne. — Mort et caractère de la maréchale de Chamilly. — Mort de Mme de Montsoreau, femme du grand prévôt.20
Chapitre iii. — Mort du duc de Lauzun ; sa maison ; sa famille. — Raisons de m’étendre sur lui. — Son caractère. — Sa rapide fortune. — Il manque l’artillerie par sa faute. — Son inconcevable hardiesse pour voir clair à son affaire. — Il insulte Mme de Montespan, puis le roi même. — Belle action du roi. — Lauzun, conduit à la Bastille, en sort peu de jours après avec la charge de capitaine des gardes de corps, qu’avoit le duc de Gesvres, qui est premier gentilhomme de la chambre en la place du comte du Lude, fait grand maître de l’artillerie à la place du duc Mazarin. — Aventures de Lauzun avec Mademoiselle, dont il manque follement le mariage public. — Il fait un cruel tour à Mme de Monaco, et un plus hardi au roi et à elle. — Patente de général d’armée au comte de Lauzun, qui commande un fort gros corps de troupes en Flandre à la suite du roi. — Le comte de Lauzun conduit à Pignerol. — Sa charge donnée à M. de Luxembourg, et son gouvernement à M. de La Rochefoucauld. — Sa précaution pour se confesser, fort malade. — Il fait secrètement connoissance avec d’autres prisonniers ; ils trouvent moyen de se voir. — Lauzun entretient de sa fortune et de ses malheurs le surintendant Fouquet, prisonnier, qui lui croit la tête entièrement tournée. — Fouquet a grand peine à l’en croire sur tous les témoignages d’autrui, et à la fin ils se brouillent pour toujours. — Soeurs du comte de Lauzun. — Caractère et deuil extrême de Mme de Nogent, toute sa vie, de son mari ; imitée de deux autres veuves. — Mademoiselle achète bien cher la liberté de Lauzun, à leurs communs dépens, en enrichissant forcément le duc du Maine, qui, à son grand dépit, prend ses livrées et les transmet aux siens et à son frère. — Lauzun en liberté en Anjou et en Touraine. — Lauzun à Paris, sans approcher la cour de deux lieues ; se jette dans le gros jeu ; y gagne gros ; passe avec permission à Londres, où il est bien reçu, et n’est pas moins heureux. — Lauzun sauve la reine d’Angleterre et le prince de Galles. — Rappelé à la cour avec ses anciennes distinctions, il obtient la Jarretière, est général des armées en Irlande, enfin duc vérifié en 1692. — Splendeur de la vie du duc de Lauzun, toujours outré de l’inutilité de tout ce qu’il emploie pour rentrer dans la confiance du roi. — Ses bassesses sous un extérieur de dignité. — Son fol anniversaire de sa disgrâce. — Son étranger singularité. — Il est craint, ménagé, nullement aimé, quoique fort noble et généreux. — Étrange désespoir du duc de Lauzun, inconsolable, à son âge, de n’être plus capitaine des gardes, et son terrible aveu. — Réflexion. — Combien il étoit dangereux. — Il étoit reconnoissant et généreux. — Quelques-uns de ses bons mots à M. le duc d’Orléans. — Il ne peut s’empêcher de lâcher sur moi un dangereux trait. — Il tombe fort malade et se moque plaisamment de son curé, de son cousin de La Force et de sa nièce de Biron. — Sa grande santé. — Ses brouilleries avec Mademoiselle. — Leur étrange raccommodement à Eu. — Ils se battent dans la suite et se brouillent pour toujours. — Son humeur solitaire. — Son incapacité d’écrire ce qu’il avoit vu, même de le raconter. — Sa dernière maladie. — Sa mort courageuse et chrétienne. — Causes de prolixité sur le duc de Lauzun.36