Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/13

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grossir jusqu’au point d’éclater, et se perdit sans retour.

Des ces commencements, se manifestèrent les principes d’après lesquels Louis XIV avoit résolu de régner, principes qu’il est d’autant plus important de faire connoître, qu’il ne s’en écarta pas un seul instant pendant la durée d’un si long règne, et qu’ils aideront à faire mieux comprendre encore ce qui a précède ce règne, à entrevoir déjà ce qu’il devoit être, et ce qui l’a suivi.

Ce monarque avoit donc commencé par faire ce que font tous les princes qui veulent être maîtres absolus : il s’étoit emparé de son armée et avoit rétabli l’ordre dans ses finances. Dès lors ne rencontrant plus d’obstacle à ses volontés, il ne s’agissoit plus pour lui que de trouver un moyen de mettre à l’abri de toutes vicissitudes cette situation qu’il s’étoit créée, et qu’il jugeoit la seule digne d’un roi de France. Les traditions de sa famille et l’exemple des deux ministres, qui venoient de se succéder avec tant d’éclat et de bonheur, étoient trop près de lui pour pouvoir être oubliés ; et les seules leçons de gouvernement que Mazarin lui eût jamais données[1] ajou-*

1 Les instructions qu’il donnoit à son royal élève se réduisoient à lui recommander de tenir très bas les princes de son sang, de ne point se familiariser avec ses courtisans, surtout de savoir dissimuler avec tout le monde, lui montrant la dissimulation