Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/26

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profit de son orgueil, la vénération que ses peuples dévoient au père commun des fidèles, et dont son devoir à lui-même étoit de leur donner le premier exemple ? Il le remporta ce déplorable triomphe ; il lui étoit aisé de le remporter : et dès lors on put reconnoître que Louis XIV, prince assurément très catholique, et qui se montra jusqu’à la fin invariablement attaché à ses croyances religieuses, n’entendoit pas autrement la religion et les vrais rapports des princes chrétiens avec le chef de l’Église, que ne l’avoient fait ses prédécesseurs ; et par cela même qu’il avoit su se faire plus puissant qu’aucun d’eux, poussoit peut-être plus loin encore ce système d’indépendance envers l’autorité spirituelle, dont il sembloit décidé que pas un seul des rois de France n’apercevroit jusqu’à la fin les funestes conséquences. Au milieu de ces tristes démêlés, commençoient déjà le scandale de ses amours adultères et tous les désordres de sa vie privée, qui pouvoient mettre en doute aux yeux de ses peuples la sincérité de sa foi, et ajouter encore au fâcheux effet des violences exercées contre le

quoi ce pape fut réduit : il se vit forcé d’exiler de Rome son propre neveu, de casser la garde corse, d’élever lui-même, dans la capitale de ses États et du monde chrétien, une pyramide, avec une inscription qui signaloit à la fois l’injure et la réparation, enfin d’envoyer un légat à latere faire satisfaction au roi, ou, pour mieux dire, lui demander pardon.