Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

souverain pontife, et des humiliations dont le fils aîné de l’Église s’étoit plu à l’abreuver.

Au moment où ces choses se passoient, une hérésie, de toutes la plus perfide et la plus dangereuse, parce qu’elle est la seule qui cache l’esprit de révolte sous une apparence hypocrite de soumission, la seule qui, sachant faire des humbles sans exiger le sacrifice de l’orgueil, séduise et tranquillise les consciences que des erreurs plus tranchantes et une rébellion ouverte auroient pu effrayer, le jansénisme enfin, puisqu’il faut l’appeler par son nom, poursuivoit sourdement le cours de ses manœuvres séditieuses. Né de l’hérésie de Calvin, et établi, de même que le système de cet hérésiarque, sur un fatalisme atroce et désespérant, il avoit pénétré en France au temps de la guerre de la fronde ; et ce caractère nouveau qu’il présentoit de révolte et d’hypocrisie, devoit lui faire, plus que partout ailleurs, des partisans dans un pays où, sur ce qui concernoit le gouvernement ecclésiastique, on s’épuisoit depuis long-temps en efforts et en inventions pour résoudre le problème, assez difficile sans doute, de concilier l’obéissance que l’on devoit au pape avec le mépris de son autorité. Les jansénistes apportoient, pour vaincre cette difficulté, le secours d’une foule de raisonnements sophistiques plus subtils qu’aucun de ceux que l’on avoit jusqu’a-*