Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/33

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ce droit, que le monarque déjà mourant n’avoit pas voulu reconnoître ; après sa mort, le cabinet espagnol y parut encore moins disposé, et ainsi commença la guerre de Flandres, source de toutes celles dont ce règne si long fut à la fois illustré et désolé.

Si l’on examine l’état de l’Europe au moment où éclata cette guerre si féconde en résultats, on voit que tout commence à s’y compliquer, grâce à cette politique d’intérêts qui étoit devenue la seule conscience de l’antique chrétienté. Tandis que le Portugal, secrètement aidé par la France, défendoit son indépendance contre l’Espagne, des rivalités de commerce avoient fait naître une guerre acharnée entre les Anglois et les Hollandois ; et Charles II, qui venoit de remonter sur le trône sanglant et ébranlé de son père, se rendoit agréable à sa nation en poussant cette guerre avec beaucoup de vigueur et de succès : car, en même temps qu’il leur livroit sur mer des batailles sinon décisives, du moins humiliantes pour eux, il leur suscitoit sur terre, dans le fougueux évêque de Munster, un ennemi formidable, et auquel ils étoient par eux-mêmes dans l’impuissance de résister. Attentif à ces mouvements, Louis XIV, que les Hollandois appeloient à leur secours en vertu des alliances qu’il avoit formées avec eux, se trouva bientôt dans l’alternative embarrassante ou de se brouiller