Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/39

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vue sous lequel nous allons les considérer leur donnera-t-il l’attrait de la nouveauté.

(1670) L’espèce de triomphe que les Hollandois venoient de remporter sur un puissant monarque les avoit enivrés ; leur prospérité commerciale et leurs richesses toujours croissantes ajoutoient encore à leur orgueil ; et oubliant les circonstances qui leur avoient donné, dans la politique européenne, une importance à laquelle par eux-mêmes ils n’eussent pu prétendre sans folie, ils s’égaloient déjà aux plus grands souverains, se vantoient d’être les arbitres de la paix et de la guerre, et, à l’égard de Louis XIV, poussoient jusqu’à l’insulte la hauteur de leurs procédés[1]. Ainsi s’aigrissoient des ressentiments que ce prince renfermoit au fond de son cœur ; et la connoissance qu’il eut d’un traité qu’ils avoient signé avec l’empereur et le roi d’Espagne, dont l’objet étoit de veiller à la conservation des Pays-Bas, acheva de l’exaspérer.

Il résolut de les châtier, et, emporté par un

1 Dans leurs gazettes, publiées sous l’autorité de leurs magistrats, et dans une foule d’autres petits écrits dont ils inondoient l’Europe, ils se présentoient comme les libérateurs et les conservateurs des Pays-Bas, qu’ils prétendoient avoir seuls empêchés de devenir la proie du roi de France. On les accusoit, en outre, d’avoir fait frapper des médailles, dont les inscriptions étoient personnellement outrageantes pour Louis XIV.