Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mouvement de dépit puéril et indigne de ce haut rang où il étoit placé parmi les rois, il ne vit point que, pour satisfaire son amour-propre blessé, il s’exposoit à la chance périlleuse d’alarmer de nouveau tous les intérêts de cette Europe, à qui il avoit appris que lui seul étoit à craindre, et qui, en effet, ne craignoit que lui seul. Le succès éphémère de ses négociations acheva de l’aveugler. Charles II écouta le premier les propositions qu’il lui fit d’une alliance entre la France et l’Angleterre ; et dans cette alliance, ce fut moins l’intérêt de son pays qu’il consulta que son propre intérêt, et le désir qu’il avoit de sortir de la situation sans exemple où il se trouvoit à la tête d’une nation qui l’avoit rappelé, qui ne le haïssoit pas, mais qui, par cela seul qu’elle s’étoit faite protestante, sinon tout entière, du moins dans sa partie dominante, ne pouvoit plus supporter la domination d’un roi catholique dans le cœur, qui conservoit les anciennes traditions de la royauté, et pour qui elle devenoit à peu près impossible à gouverner. Maître encore par sa prérogative de faire la paix ou la guerre, Charles traita avec le roi de France, parce qu’il y vit un moyen de se procurer de l’argent que lui refusoit son parlement, avec cet argent de lever des troupes, et avec ces troupes d’abattre les factions que la licence politique, née de la licence religieuse, commençoit à élever