Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/45

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et porta la terreur jusqu’aux portes d’Amsterdam. Consternés d’un si grand et si subit revers, ces républicains, naguère si hautains et si insolents, ne virent plus de ressources pour eux que dans la clémence du vainqueur ; et dans son camp de Seyst, où leurs députés allèrent le trouver, et où il déploya devant eux toute la majesté d’un roi victorieux, ils demandèrent la paix en suppliants, lui offrant pour l’obtenir des conditions qui, même dans les extrémités auxquelles ils étoient réduits, pouvoient sembler suffisantes[1].

Cependant ils négocioient en même temps auprès du roi d’Angleterre ; ils essayoient de l’effrayer sur des succès aussi prodigieux, et dont jusqu’alors il n’avoit tiré, ni pour son propre compte ni pour celui de sa nation, le moindre avantage[2] ; et Charles, qui n’avoit pas besoin de leurs avis intéressés pour commencer à concevoir des inquiétudes, en reçut des impressions d’autant plus vives qu’il n’étoit point à s’apercevoir que les Anglois, charmés

1 Ils lui offroient la ville de Maëstricht en échange de toutes les places dont il s’étoit emparé, et dix millions pour le dédommager des frais de la guerre.

2 Tandis que les Hollandois fuyoient ainsi sur terre devant Louis XIV, sans oser lui opposer la moindre résistance, leur flotte, commandée par Ruyter, tenoit tête aux flottes combinées de France et d’Angleterre, qui jusqu’alors n’avoient remporté sur elle aucun avantage décisif.