Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/49

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  • duisit, et peut-être au delà de ses espérances, la

révolution européenne qu’il avoit voulu opérer. L’électeur de Brandebourg fut le premier qui s’ébranla pour porter secours aux Hollandois. L’empereur Léopold, qui vit la plupart des princes de l’empire alarmés de la rapidité des conquêtes de Louis XIV, comprit que l’occasion étoit favorable pour lui, et de satisfaire sa vieille haine contre la France, et, au moyen de ces dispositions du corps germanique, de reprendre sur lui l’ascendant que la paix de Munster lui avoit enlevé. Ses ministres employèrent donc à la diète de Ratisbonne tout ce qu’ils avoient d’adresse et d’éloquence pour accroître des frayeurs qui sembloient n’être que trop fondées, et y montrèrent la liberté de l’Empire menacée par un monarque qui joignoit à une puissance colossale une insatiable ambition. Léopold voyant ces princes ébranlés, les entraîna en publiant aussitôt un mandement impérial qui enjoignoit à tous les membres du corps germanique de se réunir pour la défense commune[1] ; et sans déclarer ouvertement la

d’édit perpétuel, abolissoit à jamais le stathouderat, et à joindre cette dignité à celle de général des troupes de terre et d’amiral, qui déjà lui avoient été déférées.

1 Par une conséquence nécessaire d’un tel mandement, il étoit ordonné aux princes qui avoient des troupes au service des puis-*