Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/9

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victoire décisive, et la paix entre les deux puissances suivit de près ce grand événement. Le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse, qui devoit produire tant d’autres guerres si longues et tour à tour si brillantes et si désastreuses, fut le gage de cette paix fallacieuse et d’un traité qui, établissant d’une manière décisive la supériorité de la France sur l’Espagne, accrut encore la considération politique dont cette puissance jouissoit déjà en Europe. Ainsi la maison d’Autriche, déjà affoiblie en Allemagne par la paix de Munster, reçut un nouvel échec en Espagne par la paix des Pyrénées. Le cardinal-ministre mourut au milieu de cet éclat que répandoient sur lui tant d’obstacles surmontés, tant de si grands projets accomplis ; et tel étoit le pouvoir absolu dont il jouissoit, et que le roi lui-même n’eût osé lui disputer, qu’il n’est point exagéré de dire que Louis XIV succéda à Mazarin, comme celui-ci avoit succédé à Richelieu.

Ces deux hommes, par des moyens différents, avoient amené le pouvoir au point où il étoit alors parvenu en France, ne cessant d’abattre autour d’eux tout ce qui pouvoit lui porter ombrage ou lui opposer la moindre résistance. On a pu voir où en étoient réduits les chefs de la noblesse et ce qu’étoit devenue leur influence, dans cette guerre de la Fronde, non moins per-