Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/10

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nicieuse au fond que toutes les guerres intestines qui l’avoient précédée, et qui n’eut quelquefois un aspect ridicule que parce que ces grands, devenus impuissants sans cesser d’être mutins, furent obligés de se réfugier derrière des gens de robe et leur cortége populacier, pour essayer, au moyen de ces étranges auxiliaires, de ressaisir par des mutineries nouvelles leur ancienne influence. N’y ayant point réussi, il est évident qu’ils devoient, par l’effet même d’une semblable tentative, descendre plus bas qu’ils n’avoient jamais été, et c’est ce qui arriva.
On verra que, dès ce moment, la noblesse cessa d’être un corps politique dans l’État, et, sous ce rapport, tomba pour ne se plus relever. Quant au parlement, ce digne représentant du peuple et particulièrement de la populace de Paris, il ne fut politiquement ni plus ni moins que ce qu’il avoit été ; c’est-à-dire qu’après s’être montré insolent et rebelle à l’égard du pouvoir, dès que celui-ci avoit donné quelques signes de foiblesse, le voyant redevenu fort il étoit redevenu lui-même souple et docile devant lui, et toutefois sans rien perdre de son esprit, sans rien changer de ses maximes, et recélant au contraire dans son sein des ferments nouveaux de révolte encore plus dangereux que par le passé. Telle se montroit alors l’opposition populaire, abattue plutôt qu’anéantie. Il en étoit de même des reli-