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Page:Sainte-Beuve - Causeries du lundi, III, 3e éd.djvu/27

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Lundi 14 octobre 1850.


ŒUVRES
DE
MADAME DE GENLIS.


(Collection Didier.)


Mme de Genlis, parmi les noms vieillis, est un des noms les plus cités, les plus familiers à l’oreille, et l’un de ceux qui laissent, ce me semble, l’idée la moins nette dans l’esprit des générations nouvelles. Sa réputation a gardé quelque chose d’équivoque et de mal défini. La diversité de ses ouvrages et de sa conduite, la politique où elle a trempé, les satires, les accusations perfides qui l’ont poursuivie et qu’elle s’est peut-être plus d’une fois permises à son tour, n’ont pas contribué, même de son vivant, à lui donner une physionomie bien distincte pour ceux qui ne la voyaient pas de très-près. Aujourd’hui qu’à distance il est permis de dégager, d’accuser les traits plus vivement et même crûment, j’essaierai de rendre l’impression que j’ai reçue en repassant les principaux écrits de cette femme-auteur, car il faudrait être bien osé pour prétendre les avoir tous lus.

Une femme-auteur, c’est en effet ce que Mme de Genlis était avant toute chose, et la nature semblait l’avoir