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CORRESPONDANCE
CCCVI.
a m. feuillet de conches.
Ce 2 septembre 1865.

Cher monsieur,

Je n’ai pas l’honneur de connaître M. de Reumont ; je n’ai certainement rien écrit et je ne me rappelle avoir rien dit qui puisse motiver cette conclusion. Je vous avouerai, cependant, que votre réponse n’est pas celle qui convient. Vous la mêlez à des remercîments pour les uns, à des compliments pour les autres : ceci est un procès, et il faut traiter les affaires en affaires. Il ne s’agit pas de querelle d’Allemand : dans les trois quarts des questions de textes ou de critique proprement dite, les Allemands ont raison contre nous. Cela est perpétuellement vrai pour tout ce qui est de littérature ancienne. Il faut faire de cela, ce me semble, une question de fait et pas autre chose. Vous ne pouvez absolument séparer votre cause de celle du comte d’Hunolstein, et je crois qu’il serait bon là-dessus, votre intérêt étant le même, de vous entendre : M. d’Hunolstein m’a, deux ou trois fois, proposé de voir ses originaux. La rencontre a manqué, un peu de ma faute. Je suis paresseux de corps, et, dailleurs, je ne me sens pas très-compétent en ces sortes de questions. Les lettres de Marie-Antoinette ont pu paraître un peu suspectes, par cela même qu’elles étaient trop ce qu’on pouvait désirer. Ces objections vagues s’évanouiraient devant des preuves de fait. N’arguez