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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1881.djvu/11

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avoué. — Voici ce qu’en extrayait Sainte-Beuve, en tête de son projet du Clou d’or :

« Celui qui a été aimé d’une femme sensible, douce, spirituelle et douée de sens actifs, a goûté ce que la vie peut offrir de plus délicieux [1]. »

« Un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes d’un sexe différent, et qui ont je ne dis pas de l’amour, mais du goût l’une pour l’autre, établit une confiance, un abandon, un tendre intérêt que la plus vive amitié ne fait pas éprouver après dix ans de durée [2]. »

Saint-Évremond, l’ami de Ninon, était trop expert en la matière pour ne pas être invoqué en témoignage :

« Je croirois qu’il n’est pas permis aux femmes de résister à un si légitime sentiment, quelque prétexte que leur donnent les égards de la vertu.

  1. Considérations sur l’esprit et les mœurs, 1787, p. 219.
  2. Ibid., 1787, p. 225.