Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1881.djvu/12

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En effet, elles pensent être vertueuses et ne sont qu’ingrates, lorsqu’elle, refusent leur affection à des gens passionnés qui leur sacrifient toutes choses. »

Le dépit aussi fait dire bien des choses. — Enfin, Sainte-Beuve s’emprunte à lui-même une de ses pensées de derrière la tête et de derrière les fagots :

« Posséder, vers l’âge de trente-cinq à quarante ans, et ne fût-ce qu’une seule fois, une femme qu’on connaît depuis longtemps et qu’on a aimée, c’est ce que j’appelle planter ensemble le clou d’or de l’amitié. »

Si, maintenant, on veut connaître le nom de la dame à qui étaient dédiées des pensées aussi hardies, on peut chercher dans le meilleur monde que la révolution de 1848 a partagé en deux hémisphères. Doudan, s’il vivait encore, la reconnaîtrait à ce signalement :

« … Jeune femme charmante, un peu Diane, sans enfants. Restée enfant et plus jeune que son âge…