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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/145

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et ne se plaignait pas de ces gênes, pourvu qu’elle le vît. Elle était divinement heureuse quand elle avait pu, durant une absence de madame de Noyon, passer une journée entière avec lui sous prétexte d’aller à la Visitation de Chaillot voir une amie d’enfance, et elle désirait alors avec passion jours et nuits semblables. Elle n’était pas moins heureuse divinement, quand elle l’avait vu une demi-heure de soirée au milieu d’une compagnie qui empêchait toute confidence, et ce bonheur dû au seul regard et à la présence de la personne chérie la possédait tout entière sans qu’elle crût manquer de rien. Il est des poisons si violents, qu’une goutte tue aussi bien que le feraient toutes les doses. Son amour, en sens contraire, était pour elle un de ces généreux poisons. La vio-