Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/148

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traintes ne lui coûtaient pas : elle l’estimait de valeur unique qu’on ne pouvait assez payer. M. de Murçay, qui pensait de même, souffrait pourtant à la longue de ces heures vides ou envahies par les petitesses. Esprit libre, éclairé, il avait fini par se révolter de cette fabrique d’intrigues molinistes dont la maison de madame de Noyon devenait le foyer de plus en plus animé. Il en avait ri autrefois, il s’en irritait désormais, car il lui fallait adorer madame de Pontivy dans ce cadre, et l’en séparer sans cesse par la pensée. Son esprit si juste allait par moments jusqu’à l’exagération sur ce point, et quand il se la représentait, elle, sa chère idole, comme au milieu d’un arsenal et d’une fournaise théologique, et qu’il lui recommandait de ne pas s’y fausser les yeux, elle n’avait