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LETTRES

Je pense souvent à la rue de Courcelles, au cours de Zeller, aux soirées des jours non officiels, aux matinées de l’atelier, — à tout ce dont je suis privé, mais où ma pensée, un peu moins accablée, recommence à se mêler avec regret et désir, faut-il dire espérance ? J’en ai encore bien peu, sentant toujours au fond ce qui m’arrête.

J’aspire aux beaux jours, me figurant qu’il y aura peut-être un coup de soleil qui me permettra de goûter encore ce qui faisait ma joie auparavant et d’y reprendre une petite part.

Comme on devient modeste au sortir d’un mal réel ! — Comme on est prêt à se contenter des miettes du bonheur passé !

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et inaltérable attachement.


CCXXXVIII

Ce 13, jeudi.
Princesse,

J’ai vu ce matin M. Duruy, qui allait dîner chez Votre Altesse : il est bien sottement attaqué,