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LETTRES

une avance, et c’est pourquoi ce bienfait lui était nécessaire.

Voilà qu’en levant les yeux, j’aperçois la douce femme (Madame Lenoir)[1], qui me regarde avec ses yeux fins, tendres, riants, et c’est un autre de vos dons, une autre de vos présences réelles dans cette chambre de travail, où je vous vois de toutes parts autour de moi ; mais pas plus qu’en moi, où votre aimable image est une habituelle pensée.

Daignez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.


LX


Ce 23 octobre.
Princesse,

Vous étiez si lasse et si souffrante à la fin de la soirée de mercredi, que j’ai besoin de savoir

  1. Allusion au magnifique cadeau que M. Sainte-Beuve venait de recevoir, et qu’il avait fait placer sous ses yeux en face de sa table de travail : une grande aquarelle, d’après le tableau de Chardin qui est au Louvre, dans la collection Lacaze, et qu’on croit être un portrait de Mme Lenoir, femme du lieutenant de police. Cette aquarelle a été exposée au Salon de l’année suivante (1864).