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POÉSIES
À M. A… DE L… (lamartine)
Ces chantres sont de race divine : ils possèdent le seul talent incontestable dont le Ciel ait fait présent à la terre.
René
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Ô toi qui sais ce que la terre
Enferme de triste aux humains,
Qui sais la vie et son mystère,
Et qui fréquentes, solitaire,
La nuit, d’invisibles chemins ;
Toi qui sais l’âme et ses orages,
Comme un nocher son élément,
Comme un oiseau sait les présages,
Comme un pasteur des premiers âges
Savait d’abord le firmament ;
Qui sais le bruit du lac où tombe
Une feuille échappée au bois,
Les bruits d’abeille et de colombe,
Et l’Océan avec sa trombe,
Et le Ciel aux immenses voix ;
Qui dans les sphères inconnues
Ou sous les feuillages mouillés,
Ou par les montagnes chenues,
Ou dans l’azur flottant des nues,
Ou par les gazons émaillés,
Pèlerin à travers les mondes,
Messager que Dieu nous donna,