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AVERTISSEMENT



Je continue et j’achève, dans un court loisir qui m’est accordé, cette publication de mes Poésies sous leur forme dernière. Ceci en est la seconde partie, qui se distingue de Joseph Delorme par l’accent et par un certain caractère d’élévation ou de pureté. Si l’on cherchait le lien, le point d’union ou d’embranchement des deux recueils, j’indiquerais la pièce de Joseph Delorme : Toujours je la connus pensive et sérieuse…, comme celle d’où est née et sortie, en quelque sorte, cette nouvelle veine plus épurée. C’est ce côté que je n’avais qu’atteint et touché dans Joseph Delorme, qui se trouve développé dans les Consolations.

Nous avons presque tous en nous un homme double. Saint Paul l’a dit, Racine l’a chanté. « Je connais ces deux hommes en moi, » disait Louis XIV. Buffon les a admirablement décrits dans l’espèce de guerre morale qu’ils se