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PENSÉES D’AOÛT.
Au sombre fond des pins cette douceur unie
Des saules en cordon, feuillage pâle et bleu ;
En voyant ces épis sous des rayons de feu,
Ou blonds, ou d’or ardent et la tête brunie,
Ou verts de tige encor, toute une onde infinie,
Et que demain la faux nivelle d’un seul jeu ;
En voyant, Emmenthal[1], verdoyer ta vallée,
Et luire au grand soleil, épaissie, émaillée,
Cette herbe la plus tendre au regard qui s’y prend,
Je pensais : Que ne puis-je ainsi peindre en mon style !
Comme on dirait alors : Sa nuance est facile !
Comme on dirait de mg : Son art est transparent !
À J.-J. AMPÈRE
« Movemur enim nescio quo pacto locis ipsis, in quibus eorum quos diligimus aut admiramur adsunt vestigia. »
Cicéron, De Legibus, II, 2. (C’est Atticus qui parle.)
« Est quidem, mi Lucili, supinus et negligens qui in amici memoriam ab aliqua regione admonitus reducitur : tamen repositum in animo nostro desiderium loca interdum familiaria evocant. »
Sénèque à Lucilius (Lettre 49).
Les lieux sont beaux et grands ; ils parlent un langage
À d’abord étonner, à remplir sans partage,
- ↑ L’Emmenthal, riche portion du canton de Derne.