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VII
AVERTISSEMENT.

de M. Feydeau, une source janséniste modeste, mais très-pure. Un respectable sulpicien, l’abbé Faillon, auteur de la Vie de M. Olier, en avait déjà signalé l’existence.

Un homme savant et qui, jeune encore, est de la vieille roche pour l’érudition, M. de Chantelauze, a bien voulu, sur un sujet où il est maître et où il a fait de véritables découvertes (le cardinal de Retz), anticiper en ma faveur sur ses futurs travaux, et je lui devrai pour mon troisième volume une note résumant les relations du célèbre prélat avec les Jansénistes. Pour ce côté si intéressant de l’histoire du dix-septième siècle, c’est beaucoup d’atteindre enfin à des données précises, positives, et de n’en être plus réduit à la conjecture. Je ne saurais assez exprimer à M. de Chantelauze ma profonde reconnaissance pour un bon office de cet ordre.

J’ai tâché ainsi, par tous les moyens, d’arriver au complet dans mon cadre et dans ma mesure.

Quant à mon but, tant de fois défini dans le courant de ce travail, je le résumerai encore : rejeter le plus possible les scories scolastiques, laisser voir pourtant à certains endroits l’alliage, mais avant tout dégager et produire partout où il y a lieu l’or pur, je veux dire l’héroïsme chrétien de cette race de Port-Royal, cette vertu singulière qui était un anachronisme sans doute, mais qui tendait à retremper les âmes, et que le caractère français n’a