pareil usage, fut lui-même exilé, L’année suivante, à Issoudun, et il y mourut le 31 juillet 1662. Ainsi se brisaient ces hommes généreux, atteints à l’endroit du cœur.
Si impatient que je sois de poursuivre le récit et de courir sur l’autre pente, une seconde pause devient ici nécessaire, et comme une seconde station sur ces hauteurs de notre sujet. C’est le moment naturel d’envisager dans leur ensemble ces Petites Écoles, qui ne renaquirent jamais depuis ; d’apprécier la méthode durable de cet enseignement, et le caractère des ouvrages célèbres qui survivent encore ; de parler aussi des principaux maîtres et des élèves distingués, qui furent la couronne et le fruit de l’institution.
L’épigraphe à écrire en tête de ce chapitre pourrait être ce beau mot que Fontaine emprunte à l’Écriture : « On voyait de jeunes enfants assis à la table du Seigneur, dans un aussi bel ordre que de jeunes plants d’olivier »[1].
La première idée des Écoles de Port-Royal est de M. de Saint-Cyran : il avait une dévotion particulière pour l’éducation des enfants ; témoin sa belle conversation avec M. Le Maître, rapportée par Fontaine, et que nous connaissons[2]. Il y a aussi une lettre de lui datée de Vincennes, où il s’épanche à ce sujet :
« Je voudrois, écrivait-il à M. de Rebours, que vous pussiez lire dans mon cœur quelle est l’affection que je leur porte (aux enfants)… J’avois fait le dessein de bâtir une maison qui eût été comme un Séminaire pour l’Église, pour