suites qu’elles sont entrées dans le domaine public et dans la grande éloquence. Mais avant de nous y engager, nous parlerons de la dix-septième et de la dix-huitième qui, ainsi que les trois premières, se rapportent plus ou moins aux Propositions de Jansénius. Ces cinq Lettres se détachent naturellement de toutes celles du milieu ; elles ont prêté d’ailleurs à des réponses et à des accusations contre Pascal, qui sont assez sérieuses pour qu’on les examine de près. Cela fait, nous serons plus à l’aise pour nous donner carrière avec lui dans la grande et brillante partie de son entreprise.
Quoiqu’il s’agisse des Provinciales, il y a lieu de demander pardon au lecteur de l’aridité et de la subtilité de ce qu’on a ici à démêler. On lit beaucoup les Provinciales, pourtant on en parle encore plus qu’on ne les lit, et on ne lit guère souvent ces dernières. Voltaire, parlant rapidement de l’ensemble, a dit : « Elles ont beaucoup perdu de leur piquant, lorsque les Jésuites ont été abolis, et les objets de leurs disputes méprisés. » Mais les choses humaines, y compris les choses théologiques, ont parfois de singuliers retours ; on se reprend, ne fût-ce que par accès, à ce qu’on croyait rejeté. Et puis, au fond, l’intérêt de cette recherche ne laisse pas d’être grand pour nous ; elle va à éclairer profondément l’opinion finale et le degré de foi de Pascal comme catholique romain.
Pendant que Pascal poursuivait la série de ses représailles sur la morale des Jésuites, il y eut des tentatives de réponse de la part de ceux-ci ; le Père Annat avait fait, entre autres, un petit Écrit intitulé la Bonne Foi des Jansénistes, où, en rétablissant et discutant quelques-uns des textes incriminés par le terrible railleur, il renouvelait plus formellement contre le parti en masse l’imputation d’hérésie. Ce fut donc à lui nommément que Pascal adressa ses dix-septième et dix-