que pour cette démonstration esthétique, comme on dirait aujourd’hui, il s’est imaginé de recourir à l’ombre d’Alcée :
Je la vois ; c’est l’Ombre d’Alcée
Qui me la découvre à l’instant,
Et qui déjà, d’un œil content,
Dévoile à ma vue empressée
Ces déités d’adoption,
Synonymes de la pensée,
Symboles de l’abstraction.
Des sociétés temporelles
Le premier lien est la voix,
Qu’en divers sons l’homme, à son choix,
Modifie et fléchit pour elles ;
Signes communs et naturels,
Où les âmes incorporelles
Se tracent aux sens corporels.
Attaquons-nous maintenant, sans plus tarder, aux œuvres de Jean-Baptiste : nous laisserons de côté son théâtre, et puisque nous avons nommé ses allégories, nous les frapperons tout d’abord. Le fantastique au xviiie siècle, en France, avait dégénéré dans tous les arts. De brillant, de gracieux, de grotesque ou de terrible qu’il était au Moyen-Age et à la Renaissance, il était devenu froid, lourd et superficiel ; on le tourmentait comme une énigme, parce qu’on ne l’entendait plus à demi-mot. Le fantastique en effet n’est autre chose qu’une folle réminiscence, une charmante étourderie, un ca-