dans les places de guerre, alla habiter Novilars, château à deux lieues de là ; il emmena le jeune Nodier avec lui. C’était un savant, un sage, une espèce de Linné bisontin. Il donna à l’enfant des leçons de mathématiques et d’histoire naturelle, mais l’élève ne mordit qu’à cette dernière. C’est là qu’il commença ses études entomologiques, ses collections, s’attachant aux coléoptères particulièrement : il y acquit des connaissances réelles, découvrit l’organe de l’ouïe chez les insectes : une dissertation publiée à Besançon en l’an VI (1798) en fait foi. M. Duméril confirma depuis cette opinion, ou même, selon son jeune et jaloux devancier, s’en empara : il y eut réclamation dans les journaux[1]. Dès ce temps, Nodier avait commencé un poëme sur les charmants objets de ses études ; on en citait de jolis vers que quelques mémoires, en le voulant bien, retrouveraient peut-être encore. Je n’ai pu saisir que les deux premiers :
Hôtes légers des bois, compagnons des beaux jours,
Je dirai vos travaux, vos plaisirs, vos amours…
- ↑ On peut voir dans la Décade, 3e trimestre de l’an XII, p. 377, une lettre de Charles Nodier, de laquelle il résulte cependant que M. Duméril, loin de s’emparer de l’observation de son devancier, l’avait négligée et n’en avait pas tenu compte. L’exactitude est bien difficile à obtenir, en tout ce qui concerne Charles Nodier, surtout si l’on a causé avec lui.