Boileau et de Racine en poésie ; qu’il suivait les mêmes procédés de composition studieuse, et qu’il faisait difficilement ses vers faciles ? pas le moins du monde : La Fontaine me l’affirmerait en face, que je le renverrais à Baruch, et que je ne le croirais pas. Mais il avait, comme tout poëte, ses secrets, ses finesses, sa correction relative ; il s’en souciait peu ou point dans ses lettres en vers ; peu encore, mais davantage, dans ses contes ; il y visait tout à fait dans ses fables. Sa paresse lui grossissait la peine, et il aimait à s’en plaindre par manie. La Fontaine lisait beaucoup, non-seulement les modernes Italiens et Gaulois, mais les anciens, dans les textes ou en traduction : il s’en glorifie à tout propos :
Térence est dans mes mains, je m’instruis dans Horace ;
Homère et son rival sont mes dieux du Parnasse ;
Je le dis aux rochers, etc…
Je chéris l’Arioste et j’estime le Tasse ;
Plein de Machiavel, entêté de Bocace,
J’en parle si souvent qu’on en est étourdi ;
J’en lis qui sont du nord et qui sont du midi.
La Grèce en fourmillait dans son moindre canton.