pompe, et me pria d’y aller : mais moi, poussée à ma perte, je l’accompagnai, portant une belle robe de lin à longs plis et enveloppée du manteau de Cléariste.
« Écoute mon amour, etc. » (C’est le refrain de cette seconde partie.)
Remarquons pourtant comme elle n’oublie pas sa toilette ni cette parure empruntée à une amie, et qui apparemment lui seyait bien ; elle n’oublie pas non plus les circonstances singulières de cette procession qui est devenue l’événement fatal de sa vie ; et même il y avait une lionne ! Tel est l’effet de la passion : elle grave en nous les moindres détails du moment et du lieu où elle est née.
On me permettra de continuer à traduire textuellement un récit que toute analyse affaiblirait. Je ne puis donner à de la simple prose la richesse de rhythme et la splendeur d’expression qui relèvent sans doute la nudité du tableau original ; mais qu’on sache bien qu’elles la relèvent et qu’elles l’accusent plutôt encore davantage, bien loin de la corriger. – Simétha est donc allée voir cette procession de Diane avec une amie :
« Déjà j’étais à moitié de la route, en face de chez Lycon, quand je vis Delphis et Eudamippe allant ensemble. Le duvet de leur menton était plus blond que la fleur d’hélichryse, leurs poitrines étaient bien plus luisantes que toi-même, ô Lune ! car ils quittaient à l’instant le beau travail du gymnase.
« Écoute mon amour, d’où il m’est venu, auguste Diane !
« Sitôt que je le vis, aussitôt je devins folle, aussitôt mon âme prit feu, misérable ! ma beauté commença à fondre, je ne pensai plus à cette pompe, et je n’ai pas même su comment je revins à la maison ; mais une maladie brûlante me ravagea, et je restai dans le lit gisante dix jours et dix nuits.
« Écoute mon amour, etc.
« Et mon corps devenait par moments de la couleur du thapse ; tous les cheveux me coulaient de la tête, et il ne restait plus que les os mêmes et la peau. À qui n’ai-je point eu recours alors ? De quelle