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source, nous aurions pu nous flatter du moins d’en avoir approché le plus près qu’il étoit possible ; mais nous avons mieux aimé satisfaire l’impatience où nous sommes de donner aux Gens de Lettres, par la prompte publication de notre Ouvrage, les secours dont ils ont besoin pour la lecture de nos anciens Ecrivains.

Uniquement occupés de notre objet essentiel, et comme renfermés dans notre sphère, nous laisserons à des mains plus habiles le soin d’élever l’édifice entrepris par le savant Ménage, d’en asseoir les différentes parties sur des fondements plus solides, et de le conduire à sa perfection.

On trouvera dans ce Glossaire des articles qui n’appartiennent point du tout à la Langue : je veux parler des noms propres et des noms de lieux corrompus et défigurés par nos vieux Ecrivains, jusqu’à être méconnoissables. Nous avons quelquefois expliqué ces noms, d’autres fois nous avons simplement rapporté le texte, laissant au lecteur le soin de conjecturer. Il pourra lui-même rencontrer ces noms sous la même forme, ou sous une autre approchante, dans des lectures que nous n’aurons pas faites ; et peut-être qu’en joignant ces passages aux nôtres, il déterminera la signification. Enfin nous avons réuni sous les yeux du lecteur les différents temps de quelques verbes dont il lui auroit été difficile de former la conjugaison.

Malgré toutes nos attentions pour ne rien omettre de tout ce que peut desirer un lecteur curieux de s’instruire, attentions que bien des gens pourront trouver minutieuses et surabondantes, il arrivera peut-être que d’autre nous reprocherons de n’être point entrés dans un certain détail sur nos antiquités, sur nos anciennes mœurs et sur les divers usages de notre Nation. Ces articles dans le Glossaire Latin de Du Cange en sont la partie la plus riche et la plus précieuse ; mais c’est par cette raison même que nous pourrions nous disculper : cette portion si curieuse de notre Histoire, n’étoit pas connue de son temps, comme elle l’a été depuis la publication de