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232 Les Amours de Pierre et de Léa

J'aime de Bethowen les grandes symphonies,
Qu'il peigne le babil argentin des ruisseaux,
Le vol de l'alcyon effleurant les roseaux,
Ou dans le fond des bois la valse des génies.

En lisant Fleur des pois et le Petit Poucet,
Les Quarante voleurs, les Amours de Grain d'Orge,
J'aime à couver des yeux les contours d'une gorge
Qui pleine de désirs s'échappe du corset.

Quand, grossi par les eaux des froides avalanches,
Roule le noir torrent sur le ravin pierreux,
J'aime dans un boudoir un baiser savoureux
Donné par une bouche amoureuseaux dents blanches.

Et par les vents d'automne effeuillant les jasmins,
Devant un bon brasier, porte et persiennes closes,
J'aime en rimant, le soir, à tenir dans mes mains
Deux petits pieds chinois dans des babouches roses.