fut conforme à la sienne. Comme Lentulus ne vouloit rien avouer, ils le convainquirent & par ses Lettres & par les discours qu’il avoit coutume de tenir : Les Livres des Sibylles prédisoient, avoit-il dit, que trois Cornélius régneroient à Rome. L’Oracle s’étant déja vérifié par rapport à Sylla & à Cinna ; il étoit le troisieme que les Destins appelloient à l’Empire ; & de plus, suivant les prédictions des Aruspices, fondées sur des prodiges [1], cette année, la vingtieme depuis l’incendie du Capitole, devoit être ensanglantée par une Guerre civile. Après que chacun d’eux eut reconnu son cachet, on fit lecture de leurs Lettres. En conséquence, le Sénat ordonna que Lentulus abdiqueroit la Préture, & qu’on le constitueroit, lui & les autres, entre les mains de personnes qui en répondroient.
- ↑ Dans tous les temps les intriguants & les ambitieux ont eu volontiers recours aux prédictions, persuadés qu’elles servent quelquefois à déterminer les événements. Le Peuple en est toujours la dupe, quand elies réussissent ; & il oublie celles qui manquent leur effet.