Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/178

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dans l’Espagne le souvenir de notre Maison. Enfin, ce qui est très-difficile parmi les hommes, votre gloire a triomphé de l’Envie. Présentement que je touche au terme prescrit par la nature, je vous conjure par cette main[1] & par la fidélité que vous devez à l’Etat, de chérir ces deux Princes. Ils sont vos parents par la naissance, & vos freres par mon bienfait. Conservez l’union que le sang a mise entre vous, au lieu d’en chercher une nouvelle avec des étrangers. Ce ne sont ni les armées ni les trésors qui sont la sûreté d’un Royaume ; ce sont les amis. On ne les acquiert ni par les armes ni par l’or, mais par des services & de la fidélité. Entre qui l’amitié doit-elle se trouver

  1. Quand on prie instamment quelqu’un, c’est un geste naturel de lui prendre la main ; ainsi c’est par la main de Jugurtha & non par la sienne, qu’il le conjure.