Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/261

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militaires. Il se servit de son autorité pour couper court à tout ce qui entretenoit la mollesse. Il défendit qu’on vendît dans le camp du pain ou d’autres nourritures cuites ; que les Vivandiers suivissent l’armée ; que les simples Soldats, soit au camp, soit dans les marches, eussent des esclaves ou des bêtes de somme. Il usa d’adresse pour réformer le luxe & la dépense des Officiers[1]. Il menoit tous les jours son armée par des chemins de traverse dans un nouveau camp, le retranchoit & le fortifioit, comme si l’ennemi eût été proche, y posoit grand nombre de sentinelles, & les visitoit fréquemment, accompagné de ses Lieutenants. Dans les marches, on le voyoit, tantôt

  1. Ceteris arte modum statuisse. Je crois que Salluste, en cet endroit, oppose edicto à arte. Edicto primùm adjumenta ignaviæ sustulisse, ceteris arte modùm statuisse.—Il usa d’abord de son autorité, ensuite de son adresse ; de son autorité envers les Soldats, de son adresse à l’égard des Officiers. Lorsque le luxe regne dans les deux armées, & que les Etats ennemis sont également riches & puissants, on en sont peu les inconvénients ; mais s’il est tout entier d’un côté, la victoire sera bientôt de l’autre, à moins que celui-ci ne compense, par un excès de foiblesse, les dommages que le luxe cause au premier.