Ils jugent d’abord que c’est l’effet du vent qui souffle sur cette terre aride. Ils remarquent ensuite que ce nuage, toujours uniforme, s’appproche de plus en plus ; ne doutant point que ce ne soit l’ennemi, ils prennent promptement les armes, &, conformément à l’ordre qu’il reçoivent, se tiennent rangés en bataille au devant du camp. A peine les deux Partis furent-ils assez près, qu’ils s’élancerent l’un contre l’autre, en jetant de grands cris. Les Numides ni firent ferme que tant qu’ils compterent sur leurs éléphants ; aussi-tôt qu’ils les virent embarrassés dans les arbres, dispersés & enveloppés par les ennemis, ils prirent la fuite, &, jetant leurs armes, pour la plupart, se sauverent presque tous à la faveur de la colline ou de la nuit qui étoit déja venue. On prit quatre éléphants ; les autres, au