Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/278

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nombre de quarante, furent tués. Les vainqueurs, quoique fatigués de leur marche, de la construction du camp, & du combat, ne se donnerent pas le temps de goûter leur joie. Ils s’avancerent au devant de Métellus, dont le retardement les inquiétoit. Ils le firent en bon ordre, toujours sur leurs gardes. Avec un ennemi aussi rusé que les Numides, on ne pouvoit impunément se relâcher sur rien. Comme la nuit étoit obscure, les deux corps d’armées, en s’approchant, se causerent la même frayeur que si c’eût été l’ennemi. Cette méprise auroit donné lieu à l’événement le plus tragique, si les Cavaliers qu’on détacha de part & d’autre, ne l’eussent dissipée. Aussi-tôt la joie succede à la crainte ; on se joint, on se raconte ce qui s’est passé ; chacun vante le plus qu’il peut ses propres exploits. Dans la victoire, les lâches même ont une espece