Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/397

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CVII « Je n’aurois jamais cru qu’étant le plus puissant Roi de l’Afrique[1], je pusse avoir obligation à un simple Particulier. En effet, Sylla, avant que de vous avoir connu, j’avois souvent fait le bonheur des autres, sans avoir besoin que personne contribuât au mien ; mais, loin de m’affliger de cette diminution de ma félicité, je m’en réjouis ; oui, je m’applaudis d’avoir eu besoin de votre amitié ; elle m’est plus précieuse que tout le reste. Vous pouvez en faire l’épreuve ; armes, troupes, argent, en un mot, tout ce que je possede, disposez-en à votre gré, & ne croyez pas que, tant que je vivrai,

  1. Je me suis déterminé à retrancher opulentissimus omnium quos novi, qui se trouve dans quelques bonnes éditions, principalement sur l’autorité des Journalistes de Trévoux, dont voici la note au sujet de ma premiere Edition : « En quelques endroits le défaut d’une Edition parfaite a occasionné quelques inutilités . . . dans la harangue de Bocchus à Sylla, l’exemplaire du Traducteur porte, Rex maximus & opulentissimus omnium quos novi ; cet opulentissimus n’est ni dans les Manuscrits, ni dans les premieres Editions, & celle de Leipsick l’a retranché ». (Journal de Trévoux, p. 970)