Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/355

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Situation politique au début de 49 ; séances et discussions au Sénat

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(1) Les lettres de C. César ayant été remises par Fabius aux consuls, ce ne fut qu’avec beaucoup de peine et sur les vives instances des tribuns du peuple qu’on obtint d’eux qu’il en fût fait lecture dans le sénat ; mais, quand il fut proposé que le sénat délibérât sur le contenu de ces lettres, on ne put l’obtenir. (2) Les consuls ne parlent que du danger de la république. Le consul L. Lentulus promet de défendre la république et le sénat, si l’on opine hardiment et courageusement ; (3) "mais, si l’on ne cherche qu’à ménager César et à gagner ses bonnes grâces, comme on a fait jusqu’alors, il ne prendra conseil que de lui-même et ne déférera plus à l’autorité du sénat ; il a, lui aussi, un asile dans l’amitié de César." (4) Scipion parle dans le même sens. "Pompée, dit-il, est prêt à soutenir la république, pourvu que le sénat le seconde ; mais, si l’on hésite, si l’on agit mollement, ce sera en vain que plus tard le sénat implorera son secours".

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(1) Ce discours de Scipion, tenu dans Rome en plein sénat, tandis que Pompée était aux portes de la ville, semblait sorti de la bouche même de Pompée. (2) Quelques-uns avaient proposé des avis plus modérés. Ainsi, d’abord, M. Marcellus, parlant sur ce sujet, demanda qu’on ne fît au sénat aucun rapport sur cette affaire avant d’avoir levé par toute l’Italie une armée à l’abri de laquelle le sénat pût librement et sans crainte ordonner ce qui lui plairait ; (3) ainsi M. Calidius voulait que Pompée se rendît dans les provinces de son gouvernement pour ôter tout prétexte de guerre, parce que César, à qui l’on avait retiré deux légions, pouvait craindre qu’on ne les employât contre lui tant que Pompée les retiendrait aux portes de