Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/405

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craignait pas moins d’être taxé de présomption, en enlevant au peuple le droit d’accorder de semblables grâces.

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(1) Après avoir employé onze jours tant à ces arrangements qu’à la célébration des Féries, Latines et à la tenue des comices, il se démet de la dictature, part de Rome et se rend à Brindes. (2) Il avait ordonné à douze légions et à toute la cavalerie de se réunir dans cette ville ; mais il trouva si peu de vaisseaux, qu’il put à peine embarquer quinze mille fantassins et cinq cents chevaux. Cela seul (le manque de vaisseaux ) l’empêcha de finir la guerre promptement. (3) D’ailleurs ces troupes même étaient fort affaiblies, tant par leurs guerres dans la Gaule que par leurs longues marches depuis l’Espagne ; et l’automne malsain qu’elles avaient passé dans l’Apulie et aux environs de Brindes, en sortant de la Gaule et de l’Espagne, dont le climat est des plus salubres, avait causé des maladies dans toute l’armée.

Forces de Pompée

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(1) Pompée avait eu, pour faire ses préparatifs, une année entière, pendant laquelle il n’avait eu ni guerre à soutenir ni ennemi à craindre. Aussi avait-il rassemblé une flotte considérable tirée de l’Asie, des îles Cyclades, de Corcyre, d’Athènes, du Pont, de Bithynie, de Syrie, de Cilicie, de Phénicie, d’Égypte. Il avait eu soin de faire construire partout un grand nombre de vaisseaux ; (2) de fortes contributions avaient été levées en Asie, en Syrie, et imposées à tous les rois, à tous les princes, à tous les tétrarques, à tous les peuples libres de l’Achaïe ; de grosses sommes lui avaient été également fournies par les compagnies des provinces dont il était le maître.

4

(1) Il avait neuf légions composées de citoyens romains : cinq qu’il avait amenées avec lui d’Italie ; une de vétérans de Sicile, qu’il appelait "la géminée", parce qu’elle était formée de deux autres ; une de Crète et de Macédoine, composée de vétérans qui, licenciés par les généraux précédents, s’étaient établis dans ces provinces ; et deux que Lentulus avait levées en Asie. (2) De plus, de nombreuses recrues tirées de la Thessalie, de la Béotie, de l’Achaïe, de l’Épire, avaient été, à titre de supplément, incorporées dans les légions. Il y avait joint les soldats qui restaient de l’armée d’Antoine. (3) Il attendait encore deux légions que Scipion fui amenait de Syrie ; il avait trois mille archers de Crète, de Sparte, du Pont, de la Syrie, et d’autres pays ; deux cohortes de frondeurs, de six cents hommes chacune ; sept mille chevaux, dont six cents lui avaient été amenés de la Gaule par Déjotarus, cinq cents de la Cappadoce par Ariobarzane, et autant de la Thrace, envoyés par Cotys et commandés par son fils Sadala. (4) Deux cents lui étaient venus de Macédoine sous les ordres de Rhascypolis, homme d’un rare courage. Pompée, le fils, avait amené, avec la flotte, cinq cents cavaliers gaulois et Germains, que Gabinius avait laissés à Alexandrie pour la garde de Ptolémée, et huit cents levés parmi ses esclaves et ses pâtres. (5) Tarcondarius Castor et Domnilaus en avaient fourni trois cents de la Gallo-Grèce : le premier vint lui-même avec ses troupes, l’autre envoya