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Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/406

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son fils. Deux cents furent envoyés de la Syrie par Antiochus de Commagène, qui avait de grandes obligations à Pompée ; la plupart étaient des archers à cheval. (6) Il avait en outre des Dardaniens, des Besses, partie soudoyés, partie volontaires ; des Macédoniens, des Thessaliens, et des gens des autres pays. Le tout formait le nombre que nous avons marqué ci-dessus.

(1) Il avait tiré une grande quantité de vivres de la Thessalie, de l’Asie, de l’Égypte, de Crète, du pays de Cyrène et d’autres contrées. (2) Son dessein était de passer l’hiver à Dyrrachium, à Apollonie, et dans toutes les autres villes maritimes, afin de fermer le passage de la mer à César ; et, dans ce but, il avait disposé sa flotte sur toute la côte. (3) Pompée, le fils, commandait les vaisseaux égyptiens ; D. Lélius et C. Triarius, ceux de l’Asie ; C. Cassius, ceux de Syrie ; C. Marcellus et C. Coponius, ceux de Rhodes ; Scribonius Libon et M. Octavius, ceux de Liburnie et d’Achaïe. (4) Mais M. Bibulus avait le commandement général de la flotte : les autres chefs ne pouvaient agir que d’après ses ordres.

Départ de Brindes et débarquement en Épire

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(1) César, en arrivant à Brindes, harangua ses soldats : il leur dit que, "puisqu’ils touchaient au terme de leurs travaux et de leurs dangers, il ne devait point leur en coûter de laisser en Italie leurs esclaves et leur bagage ; qu’ils s’embarqueraient avec moins d’embarras et en plus grand nombre ; qu’ils pouvaient tout attendre de la victoire et de sa libéralité." Tous s’écrièrent qu’il ordonnât ce qu’il voudrait, qu’ils lui obéiraient de grand cœur. Le lendemain, le quatrième jour de janvier, il leva l’ancre (2). Il avait embarqué, comme on l’a vu plus haut, sept légions. (3) Le surlendemain il atteignit la terre des Germinii : il trouva entre les écueils et d’autres endroits dangereux une rade assez sûre ; et n’osant entrer dans aucun port parce qu’il les croyait tous occupés par l’ennemi, il débarqua ses troupes dans un lieu nommé Paleste : il n’avait pas perdu un seul vaisseau.

7

(1) Lucrétius Vespillo et Minucius Rufus étaient alors à Oricum avec dix-huit vaisseaux de la flotte d’Asie, que D. Lélius avait mis sous-leurs ordres ; M. Bibulus était à Corcyre avec cent dix vaisseaux. (2) Mais les premiers n’osèrent pas sortir du port, quoique César n’eût que douze galères, dont quatre seulement étaient couvertes ; et Bibulus, qui n’avait ni ses vaisseaux en bon état, ni ses matelots sous la main, ne put accourir assez tôt ; de sorte que l’on vit César sur le rivage, avant que le bruit de sa venue se fût répandu dans ces contrées.

Retour de la flotte à Brindes

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(1) Après avoir débarqué ses troupes, César renvoya la même nuit ses vaisseaux à Brindes pour en ramener le reste des légions et la cavalerie. (2) Il avait chargé de ce soin Fufius Calénus, son lieutenant, en lui recommandant de faire diligence. Mais les vaisseaux, étant partis trop tard et ayant manqué le vent, essuyèrent un échec à ce voyage. (3) En effet Bibulus, qui avait appris à Corcyre l’arrivée de César et qui était sorti dans l’espoir d’enlever quelques vaisseaux de transport, les rencontra à vide, et, en ayant pris trente, se vengea sur eux avec fureur de sa propre négligence ; il les