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Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/540

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et les cohortes l’enveloppèrent. Le lieu était de difficile accès. Car Pompée, se voyant découvert par la faute des siens, avait regagné au plus vite un poste fortifié ; mais, quoique l’avantage du terrain lui permît de s’y défendre contre des troupes plus nombreuses, les nôtres ne balancèrent pas à l’attaquer. D’abord repoussés à coups de traits, ils se retirèrent ; ce qui rendit les ennemis plus ardents à les poursuivre, et les approches du poste plus difficiles. La même chose s’étant renouvelée à plusieurs reprises, nos soldats, reconnaissant le péril, se déterminèrent à former un siège. Ils élevèrent à la hâte sur la pente de la colline une terrasse assez haute pour pouvoir y combattre de plain-pied. L’ennemi, s’en étant aperçu, chercha son salut dans la fuite.

XXXIX. Pompée qui, comme nous l’avons dit, était grièvement blessé et avait le pied foulé, était retardé dans sa fuite ; en outre, la difficulté des chemins ne lui permettait pas de se servir d’un cheval ni d’un char. Ses gens, chassés de leur fort, et n’ayant aucun secours, étaient massacrés de tous côtés par nos troupes. Alors Pompée se réfugia dans la vallée et se cacha dans une caverne, où nous aurions eu bien de la peine à le découvrir, si des prisonniers ne nous avaient indiqué sa retraite. Il y fut tué. César, étant allé à Gadès, la veille des ides d’avril, la tête de Pompée fut apportée à Hispalis et exposée aux regards du peuple.

XL. Après la mort du jeune Cn. Pompée, Didius, dont nous avons parlé plus haut, charmé de ce succès, se retira dans un château près de la mer, après avoir fait tirer à terre plusieurs de ses vaisseaux qui avaient besoin de réparations. Les Lusitaniens, qui avaient échappé au massacre des leurs, se rallièrent en assez grand nombre, et se portèrent sur Didius. Quoique celui-ci veillât avec soin à la garde de ses vaisseaux, les fréquentes courses des ennemis l’obligeaient parfois à sortir du château. Ces combats journaliers leur donnèrent lieu de lui dresser une embuscade. Ils se partagèrent en trois corps. Les uns devaient mettre le feu à la flotte et ensuite rejoindre les autres : tous étaient postés de manière à charger l’ennemi sans être aperçus. Didius sort avec ses troupes de la forteresse pour repousser l’ennemi : au signal donné par les Lusitaniens, une partie met le feu aux navires ; les autres, sortant de leur embuscade avec de grands cris, prennent en queue ceux du château qui s’étaient mis à poursuivre les premiers. Didius fut tué avec un grand nombre des siens en se défendant vaillamment ; quelques-uns se sauvèrent dans des chaloupes qu’ils trouvèrent attachées au rivage ; d’autres atteignirent à la nage les galères qui étaient à l’ancre, en coupèrent les câbles, et gagnèrent le large. C’est à cela qu’ils durent leur salut. Les Lusitaniens s’emparèrent du butin. De Gadès César retourna à Hispalis.

XLI. Fabius Maximus, que César avait laissé devant Munda pour continuer le siège, en pressait vivement les travaux ; de sorte que les assiégés, désespérés de se voir enfermés de toutes